BIM : une étude sur les modalités de prise en compte du BIM et de la maquette numérique par la maitrise d’ouvrage publique

Si l’essor du BIM et de la maquette numérique semble incontestable pour l’ensemble des acteurs du bâtiment en France, aucune étude quantitative n’a encore été menée pour en mesurer la demande au sein de la commande publique par al maîtrise d’ouvrage.

Afin d’effectuer cette mesure de la prise en compte du BIM par la maitrise d’ouvrage publique, L’Ordre des Architectes (CNOA) a réalisé une étude portant sur l’analyse des avis de concours publiés depuis la mise en œuvre de la réforme de la commande publique en avril 2016 jusqu’en février 2018.

L’avis de concours est déterminant dans la composition des équipes de maitrise d’œuvre puisqu’il décrit impérativement les conditions de participation, les critères de sélection, les critères d’évaluation des projets ainsi que la nature de la mission confiée au maitre d’œuvre une fois le lauréat désigné.

Elle permet une première appréciation des modalités de prise en compte du BIM et de la maquette numérique par la maitrise d’ouvrage publique.

Présentation des résultats
Encore très marginale sur les périodes précédentes, l’intégration du BIM dans les concours de maitrise d’œuvre en France connait une progression constante, particulièrement depuis la mise en œuvre de la réforme de la commande publique.

Niveau d’intégration du BIM : une progression croissante (rappel depuis 2013)

8,10 % des concours font ainsi référence au BIM ou à la maquette numérique entre le 1er avril 2016 et le 20 février 2018 (contre 5.72% entre le 2 janvier 2015 et le 30 mars 2016, et 0.49% entre le 1er avril 2013 et le 31 décembre 2015).

Une tendance similaire est observée en marché global, la part d’inclusion du BIM s’élevant à 15.34% sur la même période de référence (contre 11.74% entre le 2 janvier 2015 et le 30 mars 2016, et 5.39% entre le 1er avril 2013 et le 31 décembre 2015).

Attentes des acheteurs: forte polarité sur la compétence BIM obligatoire (2016-2018)

En termes d’impact sur le processus de sélection, les maitres d’ouvrages érigent principalement le BIM comme une condition de participation. La compétence BIM dans l’équipe candidate est ainsi imposée dans 88 concours sur les 128 de référence (68,75% des cas).

Si 20% des concours comportent des critères de sélection relatifs au BIM, seuls quelques-uns sont affectés d’une pondération ou d’une hiérarchisation significative.

La remise de prestations sous la forme de maquette numérique lors de la phase d’évaluation des projets reste extrêmement marginale, seuls quelques concours imposant ce format (6.83% des concours intégrant le BIM, 0.54% rapporté à l’ensemble des concours lancé en France sur la période 2016-2018)

Prise en compte du BIM dans la mission de maitrise d’œuvre : une relative imprécision sur la nature de la mission confiée (2016-2018)

La manière dont le BIM est intégré à la mission de maitrise d’œuvre est assez partagée : soit inclus dans la mission de base (30.77%), soit identifié comme mission complémentaire (23.08%) ou plus rarement comme option/PSE (6.84%). Elle reste très souvent peu précisée (37% des cas).

Il faut noter une traduction particulièrement hétérogène des notions de BIM et de maquette numérique dans les compétences exigées des candidats et la nature de la mission confiée « AMO BIM, BIM Management, gestionnaire BIM, démarche BIM, coordinateur BIM, BIM, BIM management production et coordination, gestionnaire de maquette numérique communicante BIM, mission Building Information Model, BIM équivalent niveau 2 minimum, mission BIM management études et travaux, gestion de projet en BIM… ».

Dans plus d’un tiers des cas, alors que l’acheteur y fait pourtant expressément référence comme conditions de participation, critère de sélection, voire comme rendu de concours, qu’il est impossible d’identifier la nature de la mission BIM confiée à la maitrise d’œuvre.

La mise à disposition d’un cahier des charges BIM ou de documents précisant les attentes de l’acheteur à ce stade du mode de sélection est résiduelle (pratique observée dans moins d’une dizaine de concours).

Pour en savoir plus : https://www.architectes.org/actualites/bim-une-demande-croissante-dans-la-commande-publique

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Frédéric DENISART

Frédéric DENISART s’engage dans les sujets humains, architecturaux, environnementaux et patrimoniaux à travers chacun des projets qu’il mène. L’humain, en tant qu’usager des bâtiments est effectivement au cœur de l’attention pour toutes ses réalisations, Frédéric DENISART a dans ce sens été référant pour la formation accessibilité auprès de l’association des Maires de France, et responsable de la commission accessibilité du Conseil de l’Ordre des Architectes. Qualifié Haute Qualité Environnementale, Pro-Paille et formé auprès du Comité National pour le Développement du Bois, Frédéric DENISART sait sélectionner les solutions pertinentes pour optimiser le fonctionnement des bâtiments et limiter leur impact. Sensibilisé depuis sa formation à l’École d’Architecture de Nancy en 1995 à la question du patrimoine, il exerce volontiers dans le cadre de réhabilitations, restructurations, extensions de bâtis anciens.

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